Monté Carlo Historique 2006

Deux adhérents de l'A.G.C.C. ont participé au Monté Carlo Historique 2006 au départ de Reims.
Jean-Pierre et André au volant d'une belle R8 Gordini 1300 d'origine équipée de jantes GT de 13" et d'une boite de vitesses à rapports courts. Ils se sont bien battus et ont remporté une exceptionnelle et magnifique 34ème place.
Le départ fût donné de Reims à partir de 19h10 par un vent glacial.
Mais laissons les nous raconter leur odyssée avec un enthousiasme débordant.

Après avoir participé au Monté Carlo Historique 2005 avec une place de 154ème je décide de m'inscrire à nouveau pour 2006. Pour cette édition, je fais appel à mon ami André, mon ancien co-pilote du rallye régional de Champagne 1969, qui m'a fait assistance au MC Historique 2005.
C'est pour nous deux un rêve de jeunesse qui se concrétise. Depuis l'âge de 20 ans nous rêvions chacun à cette aventure à l'époque où les voitures étaient moins sophistiquées et robotisées et les conditions plus dures.
 A 63 ans c'est un rêve de jeune qui se réalise avec les même images fortes: le Monté Carlo c'est mythique et on pense retrouver la même ambiance.
Après l'inscription en octobre il faut penser à la préparation de la Gordini. En effet, en 2006 pas d'assistance autorisée en fin d'étape en parc fermé ! Donc ravitaillement essence, huile, changement de pneus etc....sur le routier.
Pour cette préparation nous pouvons remercier vivement Mr Croisy pour la mise au point des freins, moteur, carburation etc...  Il faut souligner que 3 jours avant le départ il a fallu changer un ressort de soupape cassé. Conseil de Mr Croisy: pas de régime élevé SVP. Pour le reste: démarreur neuf, alternateur révisé, protection châssis contre le sel, colliers un peu partout "pour que rien ne bouge" et nous voilà prêt pour le rallye.
Pour la route pneus Dunlop SP Winter 3 contact (utilisés en 2005 même au Turini). Pour la neige 4 jantes Alpine avec des Dunlop SP88 neufs cloutés, quelques pièces de rechange + batterie, plaquettes.
Des copains se joignent à notre équipée pour servir d'assistance et embarquer le matériel, on se sent moins seuls pour le routier et le ravitaillement culinaire + le Champagne si....
Vendredi 27 janvier, contrôles administratif et technique à 9h50, on oublie rien ? Il faut vérifier, le tress peut être s'invite insidieusement.
Arrivée au parc des expositions, la tension monte d'un cran: l'ambiance, la famille, les copains qui viennent vous encourager, les photos, un nœud nous prend à la gorge.
Avec les copains de l'assistance on refait le point, cela nous rassure et évite de tourner en rond et de toucher à tout pour rien.
Après le contrôle administratif il faut habiller la Gordini, numéro 11, plaques de rallye, autocollants des sponsors. Vérifications technique: bon pour le service, on nous colle le papillon sur le toit et la voiture est garée au parc.

A 16h départ pourl'hotel de ville, 18h le mot du Maire et le verre de l'amitié (jus d'orange bien sûr).
A 19h10 moteur, le speaker nous appèle, on s'emmêle dans les harnais et en un rien de temps, tous sont là: famille et amis, mais ne voyons personnes, nous sommes déjà concentrés et enfin nous partons.
Parcourt de concentration: St Etienne demain vers 12h mais avant on passe à Epernay, là des amis nous encouragent de vive voix et même avec une banderole, sympa ! Ensuite Sézanne (CP) Troyes....Langres CH à 0h55 et avec de l'avance, on fait le plein et les bénévoles nous offrent la soupe qui réchauffe, la gauffre et le café qui nous remettent en forme pour la suite, idem à Dôle. Il fait froid, les pneus contact nous rassurent sur les routes verglacées ou neigeuses.
Après la nuit, arrivée au petit matin à Bourg en Bresse avec 15cm de neige, nous montons les pneus cloutés, direction Saint Etienne, point de ralliement de tous les parcourts de concentration. Nous arrivons à 12h. Petite collation et direction l'hotel, au soir repas en ville avec les équipages Champenois avec échanges sur cette concentration.
Après une bonne nuit, départ le matin pour l'étape de classement "Saint Etienne - Valence" (4 spéciales) dans l'Ardèche.

Du désespoir à l'euphorie

Dès la première spéciale, catastrophe, après quelques kilomètres de mise en main, une Volvo est sortie de la route, en équilibre sur le bas côté très pentu, elle bloque 4 ou 5 concurrents et là nous imaginons la valise de pénalités et à la fin d'un classement honorable possible.
Nous dégageons la Volvo pour enfin repartir un peu dépités par cette aventure dès le début, on finit sans pouvoir ratrapper notre moyenne, car la neige et la glace sont présentes, on suit la voiture qui est devant. Un fou furieux en Kadett GTE veut passer tout le monde mais faute de place devra attendre un moment plus propice; mais sur le routier on le retrouve arrêté !! mécanique ?
Notre classement 229ème dans cette spéciale.
Après la 2ème spéciale de St Bonnet le Froid, nous remontons un peu et après la 3ème (le Cheylard), nous nous plaçons 108ème et à la 4ème: 122ème
Le seul problème du rallye nous arrive: une crevaison sur le routier: l'assistance était prévu à ....1 km ! dépannage, vite on repart. Un parisien nous bloque ainsi que d'autres concurrents qui nous suivent; tentative de doublement, le parisien fait le l'obstruction et on force mais la Gordini va dans le fossé à gauche dans la neige !  Tous les concurrents nous aident à en sortir rapidement, OUF !!
Arrivé à Valence, beaucoup de neige, parc fermé, la Gordini fonctionne parfaitement.
Nous faisons le choix de la moyenne basse pour le reste du rallye, compte tenu des routes à venir, la moyenne haute n'est que de 2 à 3 km/h en plus, mais il est prudent de jouer la sécurité pour finir placés.
Le Vercors nous attend, spéciale enneigée à souhait dans la route forestière du col de l'Echarasson; on arrive à doubler dans la foulée une Traction, une Dauphine, une Berlinette (oui !) et une Stratos (serait-ce une auto école ?).
La dernière spéciale se fait de nuit, moins facile, arrivée à Gap très tard, la fatigue est là. Classement 133ème au général, super, nous sommes satisfaits.

Mardi 31 Gap - Monaco
Moral au beau fixe, esprit de compétition, nous repartons le couteau entre les dents, découvrant des paysages à vous couper le souffle et sachant que des spéciales mythiques, connues de tous les amateurs, nous attendent.
Sisteron - Planas, spéciale avec le col de Fontbelle, menacé d'annulation la veille à cause de la neige tombée les jours précédents. Finalement, le départ est donné et c'est ici que le sort du rallye se joue pour certains.
En effet, des spectateurs (et des ouvreurs pourtant interdits) bloquent des concurrents dans la partie la plus enneigée. Par chance, nous partons après ces faits et cette fois ci nous ne sommes retardés que de quelques minutes en fin de spéciale par qui ? mais par la Stratos encore ! un italien, mais pas Sandro MUNARI. Impossible à dépasser, mais nous savons qu'il roule en "cloutés" il nous bloque, mais repart comme une fusée sur le sec.
Après une grande spéciale de près de 60 kms, Rouaine - Toudon, sans neige mais délicate. Nous atteignons le CH d'EZE Village, et rejoignons Mocano ensuite, après avoir fait le plein pour la "NUIT".

Quel plaisir de rouler dans Mocano, ambiance, les discussions vont bon train et à l'affichage du classement provisoire nous sommes 53ème, incroyable, la persévérance à payé, on a du mal à y croire.

A 18 h buffet sur le port, musique, nous reprenons une soupe, un sandwich, café.

Après 20 h, départ pour la fameuse nuit du TURINI et cette année la neige à sévit. Nous partons gonflés à bloc et cette fois pas question de rester sur la réserve. Heureusement la Gordini a bien tenu, à plusieurs reprises ce fut chaud et même très chaud, d'ailleurs, il y a eu pas mal de sorties de routes et abandons. Dans la spéciale Coaraze - Lantosque, nous enlevons la 15ème place et dans le Turini les clous nous rassurent car la descente après le col, la route est verglacée et la concentration est au maximum pour le pilote (qui a al au cou).

Enfin SOSPEL c'est fini, mais le temps imparti défile et il faut regagner le port rapidement et la connaissance de la région par le co-pilote nous fait pointer dans la minute. OUF !
Nous sommes à l'arrivé.

Nous attendons l'affichage du classement et là, récompense suprême nous sommes remontés à la 34ème place sur 269 rescapés (353 au départ) et devant des "cadors". Nous sommes 3ème de classe, nous avons le droit d'être heureux et fiers.

Nous partons par la navette Renault, à l'hotel de Paris, s'il vous plait, des images plein la tête, des souvenirs inoubliables et de belles photos. Un rêve réalisé.

Le lendemain midi sur le port de Monaco, les bouchons de champagne sautent d'autant plus que le premier est Rémois et que nous sommes 9 de la régions dans les 54 premiers. A 20 h, soirée de gala au Sporting Club et remise des prix, avec la Marseillaise bien sûr.

Le jeudi, remise en forme et vendredi retour par la route Napoléon, on refait le film à l'envers.

Jean-Pierre et André              

Encore mille fois bravo pour la n°11 et merci pour l'A.G.C.
Impressions et propos recueillis le 5 mars 2006 par le président de l'A.G.C.C. , Guy BESNARD